Tracé des clins sur construction en "bordé premier"

[pasteljoe]

Bonjour,

Je suis nouveau ici, ma curiosité sur les techniques de construction anciennes du bois m'ont conduit à faire des recherches sur les bateaux construits sans plans, ni moule.
Je précise que je ne suis pas constructeur, mis à part deux canoés canadiens entoilés, et je ne pense pas non plus construire de bateau un jour.
Mais après quelques visionnages de videos sur de vieux chantiers norvégiens, depuis plusieurs semaines je m'interroge sur une technique bien précise sur la pose des clins, que je ne trouve nulle part dans les livres, ni sur internet. J'ai découvert récemment le super livre de François Vivier sur les constructions traditionnelles, malheureusement je n'ai pas non plus trouvé ma réponse..

Ce que je me demande, c'est comment la forme des clins est déduite, à partir du clin précédent, ou même du Galbord, sachant qu'il n'y a pas de couples pour représenter la future forme du bateau, couples (ou membrures) qui sont utilisés dans la technique du brochetage au compas.
Le brochetage utilisant une longue planche fine posée sur les couples à la place du futur clin, comment utiliser cette technique s'il n'y a que du vide sur une construction sans moule ni couples ?

Un grand merci à celui ou celle qui pourrait m'éclairer sur ce petit détail qui hante certaines de mes nuits ...

[Marmotte]

Bonjour basteljoe je me lance !!! Tu peux lire l'article que j'ai publié et que notre président à tous a modestement intitulé "Comment tracer et poser un clin", dans l'accueil du site.
Il aurait pu l’intituler : « comment tracer un clin et le poser quand on est kon et incapable de le déduire d’un plan car j’avais un plan ! »
Cette façon de faire n'est peut être pas très orthodoxe ou catholique (choisissez ) mais c'est celle que j'ai trouvée en glanant des infos sur le forum ou d'autre d'ailleurs et tiré de l'idée du brochetage.
Comme tu l’écris le brochetage se réalise soit à partir du clin précédent ou du galbord. Mais comment fait-on quand nous n’avons pas de plan pour construire les couples !
Donc quand on n'a ni l’un ni l’autre, il suffit d'en créer un.
Nos anciens n’avaient pas de plan mais avaient tous un « plan B » qui s’appel le cerveau ou de la jugeote (Faculté de juger sainement, avec bon sens et intuition) et donc le père de tous a fait le « Le Gabarit de Saint Joseph » Bon là c'est un exemple parmi d'autres.
Alors maintenant, tu as tes couples posés il suffit soit de disposer les baguettes de façon harmonieuses, symétriques ou équidistantes, comme tu veux et après tu fait l’échelle.
et après tu te dé.....brouille

[wedell]

La construction "bordé premier" vient du fond des âges et c'est bien là le problème. Toutes les coques construites avec cette méthode ont des lignes ayant évolué lentement au fil du temps. Chaque constructeur a ses propres gabarits, lesquels sont soit inchangés depuis l'origine (dont on ne se rappelle pas de quand elle date), soit tirés du "bateau précédent".
Il y a quand même des points communs et de méthodes similaires. Tous utilisent une forme ou une autre du "batlodd" norvégien, sorte de rapporteur muni d'un fil à plomb, avec lequel on peut contrôler l'angle faisant le bordé avec la verticale à des "stations" déterminées à l'avance. Les angles à respecter sont gravés sur une tablette ou directement sur le batlodd. Généralement pas plus de trois pour chaque bordé; après c'est l'oeil qui prend le relais. Les bordés étant en plusieurs parties, seuls ceux des extrémités sont gabariés. Les bordés sont présentés bruts et clampés sur le bordé précédent puis étayés pour être au bon angle afin de tracer la découpe inférieure. Le bord supérieur ne sera découpé qu'après la pose et déterminé la largeur qu'aura décidé le charpentier de lui donner. C'est là toute la souplesse de cette construction qui permet d'infinies variations. Toute la difficulté aussi.
Le premier bordé (galbord) est invariablement gabarié; Il est parfois taillé dans la masse aux extrémités, surtout si les fonds sont plats.