fregate33 a écrit :Je te dirai ça
c'est sûr que si j'en crois ma petite expérience de l'aérodynamique, plus l'allongement est faible, plus l'aile est tolérante en incidence et en centrage, et moins la finesse est bonne à fort angle par augmentation de la traînée induite. Dans ce cas, la charge alaire et/ou la puissance est déterminante, avec des effets de seuil : au delà d'un certain angle d'attaque, la traînée devient énorme et le rendement s'effondre. On peut demander de la portance à très faible angle d'attaque avc peu de traînée, mais on en aura peu. Ca devrait vouloir dire qu'en nautisme avec des voiles larges et peu hautes on peut faire du près avec éventuellement un bon angle, mais pas vite. Cela dit, un optimist, (j'en ai fait, ça ne nous rajeunit pas ) ça fait du près, non? Pas aussi bien que les 420 que j'ai eu le plaisir de monter ensuite, mais quand même.
Avec une aile à fente, (deux voiles avec recouvrement) le flux réaccéléré à l'extrados en sortie de fente peut redonner du rendement par recollement des filets. Il y a des exemples d'avions à aile tandem ayant un très faible allongement mais se contentant pourtant de très peu de ch/kg pour tenir l'air. Bref, ça ne sera pas excellent, pas une finesse de planeur, mais pas catastrophique non plus. Eventuellement on peut avoir une bonne surprise, mais ça reste un peu de la chance.
... hum, L'extrapolation d'un domaine vers un autre...
J' entends bien tes propos qui montrent des connaissances ou des recherches sur le sujet
Mais je ne crois pas qu'on puisse systématiquement adapter ce qu'on sait de l' aérodynamisme d'un plan de voilure d'avion à un bateau et ce , malgré les similitudes dans l'absolu .
Pour la bonne et simple raison que ce que l'on rencontre en l' air ne se retrouve pas forcément sur l'eau.
Ce dont tu parles se retrouve sur des bateaux ULDB d'une longueur de plus de 40 pieds qui peuvent se baser sur des polaires de vitesse et des voiles très rigides d'excellente qualité et au profil super ajustable.
Dans le cas de nos petits bateaux on rencontre des phénomènes perturbateurs supplémentaires :
L'inconstance des vents qui ( dans l' absolu ) demanderait un ajustement constant des réglages de creux, chute, tension de guindant et autres paramètres.
L' état de la mer qui fait que l'angle d'attaque par rapport au vent change en permanence ( tangage, roulis difficile à contrôler sur une petite embarcation)
Les embardées inévitables du barreur qui impliqueraient dans l' absolu une reprise des réglages pour une relance immédiate.
L' état du tissu des voiles et sa capacité à prévoir ses déformations pour ajuster les réglages.
L'état et la rigidité du gréement dormant et mature qui induit aussi des déformations quand le vent monte.
Ce laïus pour t'expliquer que depuis 15 ans je transforme et j' adapte des voiles existantes pour faire par exemple un Houari d'une bermudienne ou un spi asymétrique à partir d'un symétrique.
Et l'expérience de cette chose me fait dire que les connaissances théoriques ont difficilement leur place quand on utilise de l'existant qui a déjà son passé, ses déformations.
Seul une étude approfondie de l'existant ( Mirmily a vu comment j'utilise mon banc de test des voiles existantes) permet de déterminer ce qu'on peut espérer d'une ancienne voile, on doit se baser sur l'existant et non pas espérer des graphiques de formes idéales.
Ou alors avoir beaucoup de budget et faire des voiles en milar renforcées de spectra, et de préférence sur un moule en 3 D.
Y en a plein qui tournent autour de notre petite planète en se moment.
On ne peut hélas faire un futur vainqueur du prix de l' Arc de triomphe d'un brave Percheron, même bien né .
Désolé du côté abrupt de mes propos, mais sans doute quelques aigreurs intestinales dues aux séquelles d'hier soir ?
Aller,