Etude cruiser hauturier

Discussions théoriques sur l'architecture navale

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LaurentC
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par LaurentC »

Luc a écrit :C'est effectivement de que j'ai imaginé: la réserve de flottaison qui soit aussi un isolant thermique et acoustique.
Je me suis mal exprimé en parlant de double bordé. Ce serait plus exactement vaigrage (merci To, j'avais oublié ce mot) et bordé avec un "vide" de 5 ou 6 cm qui serait comblé au fur et à mesure de la construction par un mélange de liège et colle (ou mousse ?) PU. Mais il faut que je fasse un test pour savoir si la PU "fraîche" adhère sur la PU ""sèche".
A voir.
Euh... Désolé, mais là - intuitivement - je n'adhère pas vraiment au truc. Je râle assez au boulot après les trucs non prévus démontables ou maintenables... Franchement, vaigrage oui, mais calfeutrage, bof.
Et je ne suis pas persuadé que ce soit le positionnement idéal pour une réserve de flottabilité.
Un des trucs que le boulot m'a appris : une fonction --> un équipement (ou plus si besoin de redondance :P ). C'est pas optimisé, certes, mais quand il faut que ça marche...
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LaurentC
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par LaurentC »

to a écrit :On lit par-ci par-là que l'inox se crevasse en milieu immergé, mais c'est vrai que c'est plutôt au terme de x décennies.
Mouais. J'ai des cuves inox qui ont bien 50 ans et qui ont contenu autre chose que de l'eau et qui sont plutôt en forme...
Et au passage - en réponse à Alien - j'ai re-potassé les couples galvaniques inox-plomb : ça ne devrait pas trop mal se passer, non ?

J'aime bien l'inox... :smt033
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par Luc »

L'idée c'est en fait de faire une coque de 25 + 60 + 18 (mm) puisque (peut être...) la pu mélangée au liège devrait faire adhérer les deux épaisseur de bois sans laisser de vide. Je ne suis pas certain d'avoir juste mais je vais faire un test (une boite en bois, avec des joints entre les planches, remplie de ce mélange (liège humide) et immergée).

J'édite au vu du message de Laurent. Je suis assez d'accord sur le "côté" démontable, (tous mes meubles, escaliers, charpentes le sont) mais est-ce que l'on démonte une coque tous les jours ? :tchin: La fonction serait rendue unique par cette façon de faire. Un peu dans l'esprit des carrosseries autoporteuses (enveloppe et structure). Mais bon, c'est juste une idée.

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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par Captainjo »

Ha enfin on peut voir à quoi ça ressemble, sympa le dessin à l'ancienne au pistolet :D
Par contre gros boulot de lissage des lignes d'eau... c'est là que l'informatique facilite le truc avec des xyz cohérents sur toutes les projections.

Je tiens à préciser que je suis un adepte de l'informatique, mais ça m’empêche pas de dessiner aussi une abbaye pierre par pierre à la main depuis des années :wink:

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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par wedell »

Méfiance tout de même avec l'inox.
Dans les années 80 j'ai fait un bateau en CP où toute la visserie et les pointes étaient en Arcap, un alliage cuivre/zinc/manganèse parce que c'était moins cher que l'inox et on en trouvait assez facilement à l'époque.
Moins de 2 ans après la mise à l'eau, les aiguillots en inox présentaient des criques qui ressemblaient à s'y méprendre à des trous de ver et il a fallu les changer. Il n'y avait pas d'électricité à bord;Ca n'a pas empêché une électrolyse galopante. Il n'y avait pas d'anodes non plus, faut dire.
Le bois, c'est comme du contreplaqué massif en plus beau.
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par alien »

De toute façon dès que c'est immergé, il faut être vigilant.
Il n'y a pas besoin d'une grosse différence de potentiel pour faire des dégâts.

Un truc intéressant à lire:
http://www.plaisance-pratique.com/la-co ... nique-1-le

Le sandwich bois liège PU cela ne m'inspire guère.
Surtout avec un bordage à clin ou à franc bord.
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par LaurentC »

Luc a écrit :Je suis assez d'accord sur le "côté" démontable, (tous mes meubles, escaliers, charpentes le sont) mais est-ce que l'on démonte une coque tous les jours ? :tchin: La fonction serait rendue unique par cette façon de faire. Un peu dans l'esprit des carrosseries autoporteuses (enveloppe et structure). Mais bon, c'est juste une idée.
C'est marrant, j'ai passé l'après-midi avec un gars qui a passé toute sa vie professionnelle à maintenir une installation qui avait été conçue pour ne pas nécessiter de maintenance...

Il ne s'agit pas forcément de démonter la coque, mais de gérer les aléas : infiltration d'eau, ruissellement, souris, moisissure, dilatation, séchage, fendillement, choc...
Je ne suis pas persuadé de la non évolution de la PU dans ce contexte. Et si ça évolue, c'est rarement dans le bon sens...

Mais bon, c'est plus intuitif qu'autre chose.

Et paf, message 100...
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par athanase »

hello,

C'est un sacré projet, c'est clair qu'il ne faut pas se louper, mais j'ai toute confiance en Luc pour mener cette future belle réalisation d'une main de maitre.

Pour la mousse PU, je me demande si elle ne finit pas, au bout d'un moment, par absorber l'humidité. Puis je m'interroge sur la manière de faire pour mélanger le liège et la mousse pendant qu'elle est en phase d'expansion. Durant cette phase c'est vraiment collant...j'imagine le résultat avec un baton pour bien rendre homogène le mélange:

Image

:smt033 :smt033

C'est un beau projet, je vais suivre ça avec attention.
:tchin:
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par alien »

La colle mousse et la mousse colle :smt033

Sur le papier tout est idyllique.
Sauf que si l'expansion n'est pas contrôlée (conditions de production industrielles avec moult mesures et réglages) les bulles gonflent et explosent .
J'ai eu un bateau moussé PU et j'en connais beaucoup d'autres.
Pour tous, la mousse est devenue une véritable éponge impossible à sécher.
Sur mon vieux sheriff je trimballais en permanence 2 à 300 litres d'eau.

J'ai aussi utilisé de la mousse PU à deux composants à expanser in situ.
Sans parler de la mousse en bombe qui ne doit en aucun cas s'approcher d'un bateau.

Mousse ou colle, la résine de base est la même.
Ce qui fait mousser c'est la nature et la quantité de solvants ou agents volatils.
Le principe est assez simple : on déclenche la polymérisation de la résine de base soit avec un catalyseur soit avec l'humidité atmosphérique. La réaction est exothermique donc ça chauffe et les solvants s'évaporent en formant des bulles. Si les bulles n'éclatent pas on a une mousse à structure fermée. Si elles éclatent on a une éponge.

Pour obtenir une mousse à structure fermée il faut des conditions impossibles à réaliser dans un chantier artisanal.

Pourquoi je parle de mousse alors qu'il s'agit de colle ?
Passque dès qu'elle est exposée à l'humidité, sans pression, la colle mousse.

En parlant d'humidité !
Luc ton calque gondole, il a pris l'humidité.
Faut utiliser un support stable et le scotcher sur la table à dessin.
C'est important car 2% sur un dessin au 1/20ème pour 12m ça fait plus d'un centimètre en vrai.
Dans 1cm il en passe de l'eau !
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par Seddar »

Sur la mousse PU, on arrive aujourd'hui à en faire à cellules fermées, même en chantier artisanal. Le souci étant d'en être certain. Le gros avantage d'un double bordé avec une mousse PU, c'est qu'en plus d'une isolation quasi-parfaite, la mousse PU a une rigidité relativement importante, et on voit bien qu'un sandwich de ce type serait très costaud. Alors oui, c'est pas simple et c'est pas démontable.

Une solution intermédiaire serait de prévoir le bordé intérieur démontable (vissé) et l'isolation au liège expansé calé entre les membrures. Je pense qu'il faudrait détailler le cahier des charges pour pouvoir aller plus loin:

-En cas de casse, à quoi faut-il avoir accès pour réparer ? bordé intérieur démontable ou non
-Programme de navigation / confort - > quels besoin d'isolation ? choix du matériau
-Catégorie du bateau -> Efforts engendrés sur la coque -> Contraintes de la coque -> justification ou non d'un double bordé
-Budget

Pour les premiers calculs, j'ai fait un excel pour le calcul d'une poutre navire qui peut défricher le terrain, je vais tenter de l'adapter à l'idée (il est conçu pour valider les péniches). Il est basé sur un excellent bouquin (qui a surement déjà été cité ici) "Architecture Navale, connaissance et pratique" de Dominique Paulet et Dominique Presles, ouvrage remarquable que je recommande chaudement et qui rend abordable par tout passionné la conception d'un bateau de A à Z. Au passage les boucles de conception y sont très bien expliquées, voir l'image ci-dessous tirée du bouquin en question (pour un projet de cette envergure, je doute que Luc puisse y échapper ).

Image

Pour les règles du BV, il existe un logiciel du bureau Veritas, Veristar, qui permet de valider la conception des bateaux pro, je ne sais pas si ça marche pour les plaisances, mais c'est pas trop compliqué d'utilisation quand on a l'habitude du BV (la première fois, c'est comme le gros temps: on sait pas ce qu'on fout là, on comprend rien, mais on s'accroche :twisted: ). Le règlement du BV est dispo en ligne en Anglais (et il est très complet et très très très long).
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par wedell »

C'est vrai, ça, luc! Tu ne nous as pas parlé du programme.! :mrgreen:
Donc, à part amortir l'outillage, te fâcher avec tes proches et aller naviguer, tu as quoi dans l'idée? :D
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par to »

Ce qui me chiffonne c'est la valeur du bateau à la fin de la construction.
Quand on met plusieurs années de sa vie et un demi pavillon en parpaing dans un projet, on peut espérer non pas une plus-value, mais au moins une certaine valeur marchande, dans le cas d'une hypothétique vente.
Pour une construction amateur, c'est déjà difficile. Mais si en plus on joue dans l'originalité de construction, on perd quasi toute chance de trouver un acquéreur. Ce qui revient à dire qu'à la fin de la construction, le bateau vaut 0 :evil:
Un double bordé sandwich comme envisagé n'est pas une construction traditionnelle, où chaque pièce peut être changée si besoin, et n'est pas non plus une construction collée moderne où on a une coque monocoque étanche. On a un peu les inconvénients de chaque méthode, sans les avantages. C'est un gros pari sur le vieillissement du bateau.
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par Captainjo »

Moi ce qui me chiffonne c'est la mousse polyumachin, autant le liège expansé est "respirant", autant la mousse est étanche et je crains que ça fera à terme pourrir le bois.

Le Fram était isolé côté cabine avec du Linoléum, du vrai fait en liège en poudre, pas celui actuel qui est du pvc. Avec entre le bordé et le vaigrage un mélange de sciure et de goudron d'arbre.

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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par to »

Grâce à Jo je découvre le Fram, de Colin Archer.

D'après wikipedia,
un intérieur composé d'un salon et de 6 cabines, isolés avec du feutre épais, du poil de renne, des copeaux de liège et du goudron pour prémunir les explorateurs du froid ;
Je crois qu'on peut lancer l'élevage de rennes, il y a du débouché pour quelques kg de poils ! :mrgreen:
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Re: Etude cruiser hauturier

Message non lu par Luc »

D'abord, merci aux uns et autres de prendre le temps de donner des avis. C'est pour l'heure une étude et le côté synergie via le forum me plaît bien. Si ce bateau voit le jour, il pourrait s'appeler "bateaubois.com" :tchin:
@ Alien: c'est vrai, la pièce est assez fraîche. Mais je vais tendre le calque. Toutefois, le lissage ne se fera que sur l'épure à l'echelle 1/1.
@ Wedell: gros malin, la vraie question ! La réponse est simple: pour leurs vieux jours (avant alzeimer et le reste), un certains nombre de gens s'offre un pied à terre en ville ou un appartement au soleil. Moi, je veux m'offrir un bateau confortable, voire carrément très confortable mais qui soit aussi un vrai bateau, histoire de le laisser à celui (ou à ceux)des enfants qui saura(ont) en user.
@ To: aucune intention de revendre. Ce n'est pas un investissement, c'est du plaisir à fond perdu (et vu ce qui nous pend au nez au regard de la ponction sur l' épargne des ménages :smt033 )
@ Seddar: pas tout compris mais le livre m'intéresse. J'ai pris contact avec Véritas. En attente de réponse. L'usage de la PU et ses conditions, je suis preneur.
@ Joe: J'entend bien l'argument. Mais je viens de nettoyer la cour de l'atelier. J'ai brûlé tout ce qui trainait depuis des années. Et surprise: il y avait des planches de cèdres à même le sol depuis 14 ans. Il y avait de la pourriture carrée ici et là. Donc j'ai débité... Le bois était complètement sain en dessous de la surface.
@ Athanase. avec un nom pareil tu dois être philosophe façon Aristote: une question essentielle: comment fait-on ? :tchin:
@ LaurentC: merci des interrogations et des liens. J'irai voir le Joshua en décembre.
Ceci dit je n'ai pas la prétention, ni l'intention, de ré-inventer l'eau chaude.
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