Il y a 40 ans . . .

Au comptoir on discute de tout et de rien.. du temps, de l'humeur du capitaine..

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Padélis-Célakélos
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Il y a 40 ans . . .

Message non lu par Padélis-Célakélos »

Il y a 40 ans mon Beau Père se levait précipitamment de son lit pensant que sa cuve à fuel était percée tant l'odeur était forte.
Arrivé sur la rue il a compris et pendant ce temps l' amoco dégueulait son poison noir . . .
Vous remarquerez que je n'ai pas mis de majuscule à amoco, car chez nous ce n'est pas un nom propre . . .
Je bois(e) sans soif !
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to
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Re: Il y a 40 ans . . .

Message non lu par to »

Il y a 40 ans je fêtais glorieusement mes deux mois de vie, alors je ne me souviens pas de l'amoco. J'ai plus été marqué par l'erika en 1999, mais wikipedia vient de m'apprendre que ce bateau ne transportait que 30 000 tonnes de pétrole, contre 220 000 tonnes pour l'amoco. Je n'ose pas imaginé le traumatisme à l'époque :cry:

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Je suis un acrobate masochiste ordinaire.
Accessoirement président de l'asso, modo, webmaster.
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Gwengolo
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Re: Il y a 40 ans . . .

Message non lu par Gwengolo »

Moi je me souviens des norias de paysans avec leurs tonnes à lisiers, des fosses que l'on creusait dans l'urgence le long des plages, les appelés qui pataugeaient dans le pétrole lourd qu"ils essayaient de ramasser avec des pelles et des seaux...

Les visages des adultes étaient sombres.
A cause du pétrole bien sûr.
Mais aussi parce que tous ces camions militaires garés le long de la plage, le long du mur anti-débarquement allemand qui avait été conservé, tous ces militaires en uniforme, cela leur rappelait la guerre.
Beaucoup voyaient des similitudes avec cette période noire : plages interdites, impossibilité d'aller à la côte ramasser les coquillages, bruit caractéristiques des moteurs des camions militaires, les filles qui se faisaient siffler lorsque ces camions passaient dans les rues du bourg, du kaki tout au long du trait de côte,...

Ils avaient quand même pitié de la rangée d'appelés qui, chaque soir, se tenaient bras levés, comme des pingouins, afin qu'un de leur camarade armé d'un karcher, essaye d'enlever le pétrole de leur ciré.

Quand on est adolescent on ne voit pas la même chose que les adultes.
De cette période, j'avais retenu que la venue des militaires avait créé un mini boum économique sur la côte.
Les entreprises du bâtiment qui possédaient un tracto-pelle (rares à l'époque) étaient réquisitionnées pour creuser les fosses à pétrole, et pour les reboucher lorsqu'elles étaient pleines. Puis en creuser d'autres... un peu plus loin.
On avait promis des indemnisations aux agriculteurs qui utilisaient leurs tracteurs et leurs tonnes à lisiers.
Le soir les cafés et les bars étaient envahis par les appelés, tous volontaires (si je me souviens bien) et qui appréciaient ce relâchement de la discipline, par rapport à leur vie à la caserne.
Je me souviens aussi que ce flot de jeunes hommes faisait gros effet sur les jeunes filles du coin...
Au grand dam des garçons locaux, qui faisaient pale figure à côté de ces gaillards rieurs, en uniforme et venus d'ailleurs.
Le prestige de l'uniforme et l'exotisme sont des valeurs intemporelles...

Je suis collectionneur dans l'âme et j'avais commencé une collection des mazouts arrivés sur la plage en bas de chez mes grand-parents.
Grace à ce naufrage, j'avais pu poser une deuxième fiole sur mon étagère : Le Torrey Cannion, puis l'Amoco Cadiz... :shock:
Marin de marée basse.
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