Mise à l'eau à Port Navalo samedi midi et je sors du golfe direction la mer ! Je remarque vite un truc inhabituel, genre un gros trois-mâts goélette qui rentre dans le golfe toutes voiles dehors. Et oui, c'est la Semaine du Golfe qui s'annonce, et les gros bateaux arrivent déjà ! Je laisse l' OOSTERSCHELDE poursuivre sa route, car j'ai décidé de profiter du vent d'ouest pour rallier la rivière de Pénerf. Vent arrière, ça dépote et il faut bien gérer la barre pour profiter de quelques surfs dans le clapot. Moyenne 5 noeuds sur 13milles, pas mal pour ma petite barque ! L'entrée tordue de la rivière de Pénerf est bien négociée, et je termine par une petite heure d'avirons pour remonter le plus loin possible dans la rivière du Tour du Parc, et je peux jeter l'ancre, préparer ma tambouille (régime boîte de conserve pendant 3 jours...) et dormir sous la bâche qui me sert de tente.
C'est très sympa de courir vent arrière, mais il y a toujours un petit arrière-goût, quand on pense qu'il faudra refaire le même parcours contre le vent, contre le clapot. Et ça, ce n'est pas le point fort de mon bateau. Donc le lendemain, je me lance, heureusement le vent est régulier force 3, sans rafales. Finalement ça se passe bien, barre amarrée tout le temps, l'écoute coincée sous le pied, il ne reste plus qu'à patienter longtemps, longtemps, longtemps... Penser à écoper régulièrement aussi ! Sur Emma, il suffit de lâcher la barre et l'écoute, et le bateau se met tout seul à la cape, tranquillement. Au bout de 7 heures et demi au près, j'atteins enfin l'entrée du Golfe, et je peux enfin filer sur l'eau plate de la rivière d'Auray pour aller jeter la pioche au dessus du Bono vers 20h. Inutile de dire que je m'endors vite

Lundi, je vais visiter la rivière de St Philibert. Je redescends donc la rivière d'Auray, je ressors du golfe et je contourne l'Île de Méaban par le sud pour éviter de tirer des bords au près au milieu des caillasses. Tiens, encore un gros bateau, il fait route vers Quiberon. Bon, je n'aurai pas souvent l'occasion de naviguer à côté de l'ATYLA, alors je me déroute et le rattrape. Je peux admirer le boulot que c'est d'envoyer la GV, ils sont à cinq ou six à tirer sur les drisses et la voile monte lentement, lentement... On reste bord à bord un moment, puis je me rappelle mon objectif. Plein nord vers l'entrée de la rivière, je me faufile entre les parcs à huîtres et je jette l'ancre pour un petit pique-nique. Le retour se fera vent arrière, par le nord de Méaban, et je rentre dans le golfe contre le courant. Heureusement le courant est faible (coef 35), ça donne un peu l'impression de remonter une rivière à la voile, surtout entre l'île de la Jument et Hent Tenn. Un peu plus loin je croise Ar Pitalugue, tirant fièrement son acon, mais le capitaine ne m'aperçoit pas, tout au bonheur d'entendre chanter les six cylindres en harmonie. Alors je continue ma route, je voulais voir Notre Dame de Timadeuc amarré à la pointe de l'ours. Un beau 12m original, en vente sur le bon coin pas très cher. En recherchant l'annonce ce soir, elle a déjà disparu. Peut-être la vente s'est déjà faite ! En tout cas je me faufile entre les parcs à huîtres (encore !) pour m'échouer pour la nuit à l'est de l'île de Godec.
Et enfin aujourd'hui, il faut déjà penser à rentrer. Je sors mon bateau sur la plage de Port Navalo, donc je dois arriver au maximum de la marée haute si je ne veux pas trop galérer. Ça veut dire remonter le golfe contre vent et courant, à croire que je n'apprends rien



Je laisse le golfe pour retourner au boulot, profitez-en bien tous ceux qui y sont ! J'ai trouvé qu'il n'y avait pas trop de hors-bords cette année, la navigation était très agréable, et le spectacle toujours extraordinaire. Je ne me lasserai jamais de voir la CANCALAISE évoluer au milieu des îles
